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BOUHIER


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Barbâtre, La Garnache, Sallertaine…

Et ailleurs : Paris, Poitiers, Nantes, Chartres, Arc-en-Barois (52), La Séguinière (49), St-Thomas-de-Conac (17),

Mantes-la-Jolie (78), Marolles-les-Buis (28), Pau (64), Neung-sur-Beuvron (41)…



Déposé le 15 juin 2019 par Lionel Meriau







La principale difficulté rencontrée pour rédiger cet article tient au fait que plusieurs généalogies BOUHIER ont déjà été publiées. Ce qui pourrait constituer un avantage pour le chercheur se mue paradoxalement en obstacle, car les diverses rédactions se contredisent très largement. Faut-il accorder foi à l’une plutôt qu’aux autres ? Et sur quels critères ? Elles apparaissent de valeurs inégales, mais toutes révèlent des incohérences et des contrevérités. Ce constat embarrasse. Pour avancer malgré tout, il a fallu reprendre chaque point, défaire de savants assemblages, démêler des confusions parfois anciennes. Le résultat final pourra paraître mince au regard de l’ampleur atteinte par certains travaux antérieurs, mais peut-être en est-il plus fiable. Dans cet exercice, la modestie doit garder sa part : l’accès à l’information offre désormais des facilités inimaginables il y a cent ou cent cinquante ans. Des données de nos jours disponibles ont manqué aux auteurs anciens, ceux-ci ont cru pallier leur absence par des déductions qui, a posteriori, se révèlent mal fondées. Il faut accepter également le poids du contexte qui, à une certaine époque, a conduit les auteurs vers la surenchère. Le temps passant, on a oublié quel niveau de contrainte a pu s’imposer aux familles en matière de représentation. Dans une société aux clivages prononcés, affabuler sur son ascendance pouvait servir sa position. On ne peut négliger ce point au moment d’examiner les ouvrages anciens. Heureusement, ce phénomène a perdu en acuité. Il devient possible d’aborder la généalogie de manière plus sereine et moins orientée.

Jean Le Laboureur, en 1657, consacre quelques mots à Robert BOUHIER de Beauregard et à ses filles Françoise et Marie dans son Histoire Généalogique de la Maison des Budes ; déjà, il semble s’opérer sous sa plume une confusion entre deux familles homonymes. Après lui, une rapide évocation de Vincent BOUHIER de Beaumarchais, et de ses filles Lucrèce et Marie, paraît dans les Recherches historiques de l’ordre du Saint-Esprit de François Duchesne, vers 1688, et dans la célèbre Histoire de la Maison Royale de France et des grands officiers de la Couronne, du père Anselme (1625-1694). En dehors de ces brefs aperçus, les publications relatives aux BOUHIER consistent spécialement en trois articles. L’un figure dans le premier volume, publié en 1840 par Henri Beauchet-Filleau, de l’œuvre de son grand-père Henri Filleau, sous le titre Dictionnaire historique, biographique et généalogique des familles de l'ancien Poitou. Un second article paraît en 1868 dans le Registre septième complémentaire édité par la Société Firmin-Didot Frères, Fils et Cie pour servir, comme il l’annonce, de supplément à l’Armorial Général de France, œuvre de référence publiée par les D’HOZIER, juges d’armes, de 1738 à 1768. Enfin, un troisième article sort en 1891 dans la refonte complète établie par les héritiers Beauchet-Filleau du travail de leur aïeul, sous le titre nouveau de Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou.

Le Beauchet-Filleau « 1ère édition » publiait sur les BOUHIER un travail apparemment peu révisé, car des anomalies, détectables à la lecture, restaient sans corrections et même sans commentaires ; encore, le format de cet ouvrage, obligeant à une certaine concision, en limitait les débordements. Le Complément à l’Armorial (Firmin-Didot) n’évitait pas cet écueil ; il accumulait notes et digressions dans le but de fondre en une vaste famille tous les porteurs nobles de ce nom, et en prouver l’ancienne extraction. Mais les moyens utilisés étaient apparemment trop artificiels, parfois même puérils. En réaction, le Beauchet-Filleau « 2e édition », amorçant un recul prudent, confessait ses premier errements, prévenait le lecteur contre les erreurs qui pouvaient se rencontrer dans le Complément Firmin-Didot, et présentait un travail très modifié. Il décrivait désormais plusieurs familles qu’il s’avouait impuissant à relier sur la base des archives disponibles.

De fait, rien ne semble étayer l’extraction chevaleresque de cette famille. On est tenté de dire : au contraire ! La somme des efforts engagés pour la prouver plaide elle-même dans le sens opposé. Les BOUHIER paraissent encore roturiers, mais déjà bien établis, à l’aube du XVIe siècle, et si diverses branches parviennent à la noblesse au cours des décennies suivantes, c’est par l’acquisition et l’exercice de charges anoblissantes. Vincent BOUHIER de Beaumarchais, certainement son représentant le plus illustre, le disait avec simplicité dans le mémoire qu’il publiait pour se justifier au moment de sa disgrâce : « Je suis né de riches parents, qui ont eu l'honneur de recevoir plusieurs fois le défunt roi Henri le Grand en leur maison ; et il savait bien comment ils avaient acquis la plupart de leurs biens, par un trafic non sur la place du change, mais en mer, dans lequel m'étant jeté, j'ai véritablement acquis du bien honnêtement » ; aucune allusion aux services rendus par ses ancêtres, aux alliance flatteuses, etc., qu’un noble d’extraction ne pouvait omettre de citer. ARCÈRE, dans son Histoire de La Rochelle, en dit autant : « Vincent Bouhier, sieur de Beaumarchais, thrésorier général de lespargne, lequel, estant d'une maison commune de marchands du lieu des Sables en Ollonne, estoit venu à cette puissance et richesse inouye ».

Le travail qui suit s’aligne donc d’assez près sur la seconde édition du Dictionnaire de Beauchet-Filleau. L’accès à de nouveaux documents a permis parfois de corriger cette version, et souvent de la compléter.