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BOURDIGALLE (de)

Comté d’Olonne, La Rochelle


Déposé le 19 avril 2019 par Lionel Mériau

Sources - Recherches :  Registres paroissiaux de Vendée,

Registres protestants de La Rochelle, Relevés CGV.

Dictionnaire Historique et Généalogique de Beauchet-Filleau,

Diaire de Merlin, Diaire de Guillaudeau, Archives de la Barre, etc.






Petite famille originaire de Château-d’Olonne où se situe le fief de Bourdigalle. La fondation du port des Sables lui permet de faire fortune sur la mer. Protestante, elle s’installe bientôt à La Rochelle. Mais les troubles des guerres civiles lui sont fatals et ses derniers représentants mâles disparaissent vers 1620. Les premières générations restant mal connues, leur exposé sera reçu avec les précautions d’usage.





1. Guillaume de BOURDIGALLE. Avec Colas MORILLON et plusieurs autres, il avait pris à cens des terres de l'abbaye Saint-Jean d'Orbestier (Château-d'Olonne), selon une lettre patente de Charles VII du 16 janvier 1444 (Cartulaire de l'abbaye d'Orbestier, A. H. P. 1877). Le Complément à l'Armorial des d'Hozier, publié en 1868 par Firmin Didot, fait de Guillaume le père de Jean DE BOURDIGALLE, qui épousa Marie BOUHIER vers 1525. Mais cela ne peut être retenu. Un homme adulte vers 1440 et de ce fait probablement mort dans les années 1480, peut-il être le père d'un homme marié vers 1520 ? Il manque entre eux au moins une génération, sinon deux. C'est la raison pour laquelle, par hypothèse, Guillaume figure ici comme un aïeul de Jean, ainsi que de René et Vincent, contemporains du premier.


2. X. de BOURDIGALLE, dont nous ne savons rien, sinon qu’il fut peut-être le père des suivants :

1°) René de BOURDIGALLE, sieur de Laudonnière, qui suit.

2°) Jean de BOURDIGALLE, sieur de Laudonnière, comme René dont il est le contemporain. Il épousa vers 1525 Anne BOUHIER, fille de René BOUHIER, sieur de la Bauduère, et d’une première épouse inconnue. D’un second mariage avec Louise de LA COUSSAYE, le même René BOUHIER, père d’Anne, fut le père de Robert BOUHIER, lui-même père de Jean BOUHIER, qui épousa Marie de BOURDIGALLE (voir ci-après). On ne connaît pas la postérité de Jean de BOURDIGALLE et d’Anne BOUHIER. Apparemment, ils eurent au moins un fils, qui eut à son tour un fils car, selon Guy de Raignac, un Jacques de BOURDIGALLE « le jeune », marchand, rappelait vers 1570 que son aïeul Jean de BOURDIGALLE, marchand à Olonne, avait acquis d’Antoine MARCHAND, seigneur du Pas, et de Catherine DABILLON, sa femme, le 29 avril 1538, le quart du tènement des Rochères, paroisse d'Olonne, en communauté avec Octavien DABILLON.

3°) Vincent de BOURDIGALLE, sieur de Piquequoix (?). Il épousa Marie de LA VERGNE. Veuve très tôt, celle-ci épousa en secondes noces un sieur de CHESNEVERT, puis en troisièmes noces Nicolas DUPONT, avocat du roi en la sénéchaussée de Fontenay-le-Comte. Elle eut postérité des trois unions.

1a) Marie de BOURDIGALLE, dame des Rochères, née vers 1550. Elle épousa vers 1570 Jean BOUHIER, seigneur de Rocheguillaume, fils de Robert BOUHIER et de Marie Anne GARREAU. Cet époux rendit aveu des Rochères en son nom en 1576. D’où postérité.

1b) François CHESNEVERT, sieur de la Gougonnière.

1c) Jean DUPONT, écuyer, sieur de Beaulieu et de la Guérinière, baptisé à Fontenay-le-Comte, paroisse Notre-Dame, le 4 janvier 1574, inhumé le 2 avril 1645 à Fontenay-le-Comte, paroisse Saint-Nicolas. Le 24 mars 1608, il vendit à René BOUHIER, écuyer, sieur de l’Isle-Bertin, premier syndic des Sables-d’Olonne, une place de sable sise au bourg des Sables-d’Olonne, que feu Vincent de BOURDIGALLE détenait à titre d’accensement. Il avait épousé, le 17 juillet 1591, à Fontenay-le-Comte, Catherine GARIPAULT, fille de Bernard GARIPAULT, marchand, échevin de cette ville, et de Jeanne de SAINT MARTIN. D’où postérité.

 

3. René de BOURDIGALLE, seigneur de l’Audonnière et en partie de l’Ile-d’Olonne, armateur. Selon Beauchet-Filleau (article De Bourdigalle), il épousa Marie BOUHIER, fille de René BOUHIER, sieur de la Bauduère, et donc sœur d’Anne BOUHIER ci-dessus : double union entre les familles.

1°) Françoise de BOURDIGALLE, dame de Beauregard, décédée après 1592. Elle avait épousé Octavien DABILLON. Plusieurs auteurs disent celui-ci notaire du comté des Olonnes en 1529, terme qu’il faut peut-être corriger car la baronnie de Château-d’Olonne ne fut érigée en comté qu’en janvier 1600. De cette union naquirent trois filles :

1a) Claude DABILLON. Le 17 février 1571, veuve, venant de Puybelliard et désormais installée à Olonne, elle vendait divers biens à Jehan BOUHIER, marchand, demeurant aux Sables. (Notes de Guy de Raigniac, Arch. du Plessis Gastineau.) Elle assistait, le 27 novembre 1592, aux Sables, à la signature du contrat de mariage de sa petite-fille Claude PICHOT, en compagnie de sa propre mère, bisaïeule de la mariée. Seule survivante de sa fratrie en 1603, lorsqu’elle partagea tardivement avec ses co-héritiers la succession d’Octavien DABILLON et de Françoise de BOURDIGALLE, elle mourut à Olonne-sur-Mer le 7 septembre 1613. Elle avait épousé Jacques BEREAU, sieur de la Revêtison, né vers 1535, décédé vers 1570, poète à qui une existence trop brève ne laissa publier qu’un recueil en 1565. Cet auteur dédia son églogue XIX à un parent maternel de sa femme, dans un langage qui emprunte à l’univers naval :

« il semble à voir que Dieu, Bourdigalle, irrité

« encontre les humains, les laisse à l’aventure

« errer à la merci du vent, et que la cure

« il a du gouvernail, et le timon quitté... »

Que voulait-il mettre sous ces mots ? Allusion à une véritable aventure maritime ? Ou, simplement, par des images familières à ces parents des Sables et de La Rochelle, évocation de la difficulté à conduire sa barque dans les remous d’un monde incertain ?

D’où postérité BEREAU, PICHOT, JANNET, VIAUDET, BAUDRY de LA BURCERIE, FRAPPIER, MERCIER, PORCHIER, DORION, GAUDIN, DUROUSSY, LANSIER, CHOYAU, de GYVÈS, de BUOR de L’ÉRAUDIÈRE, etc.

1b) Françoise DABILLON. Elle épousa un sieur POMMERAY.

1c) Simone DABILLON qui épousa Jacques MORISSON, sieur de la Motherie, dont elle eut au moins une fille :

2a) Françoise MORISSON, qui épousa Jean CROCHET, sieur de La Nouhe, ou Nouée, dont au moins une fille :

3a) Hélène CROCHET, qui épousa vers 1616, Guillaume CHEVALLEREAU, sieur de la Séguinière (contrat du 12 mai 1616 passé devant Courtaud et Auguynet, notaires à Vouvant), décédé à Thouarsais le 14 juin 1650, fils de Jean CHEVALLEREAU, sieur du Sep et de Marie MARTINEAU.

2°) Marie de BOURDIGALLE, dame de l’Audonnière qui épousa Mathurin de RAIFFE, seigneur de la Sauvestière, sénéchal de la principauté de Talmont, qui en devint le premier ministre protestant (1562) ; dont au moins une fille :

1a) Madeleine de RAIFFE, qui épousa le 23 janvier 1559, François BOUHIER, seigneur de Cornouaille, né aux Sables d’Olonne le 2 novembre 1541, fils de Jean BOUHIER et de Louise GUILLEMET ; dont, entre autres :

2a) Pierre BOUHIER, sieur de la Ménarderie, procureur fiscal de la principauté de Talmont, né le 31 janvier 1572 ; il épousa Judith PINEAU, dame de la Mothe, dont il eut au moins :

3a) Hélène BOUHIER, qui épousa Jacques Etienne MERLAND, sieur de la Guichardière, né aux Essarts le 23 juin 1741, fils d’Etienne MERLAND, sieur de la Boule et de la Guichardière, et de Marguerite Renée Catherine ROBIN.

3°) René de BOURDIGALLE, qui suit.

4°) Jacques de BOURDIGALLE, seigneur de la Chabossière et en partie de l'Ile-d'Olonne, puis de la Bajonière, chanoine, conseiller maître en la Cour des comptes de Rouen. En 1617, il fit son testament et décéda vers 1618. Il avait choisi pour sa sépulture la chapelle de la Chaire-Saint-Pierre, dans l’église cathédrale de Rouen. Le 4 août 1559, se présentant à l’acte comme seigneur de la Chabossière et de l’Ile-d’Olonne, il avait acquis de Marie MAUCLERC, dame de Nesmy, épouse de Jacques de SAINT SAVIN, et d’Antoinette de VOLVIRE, mère de Marie, veuve de Léon MAUCLERC et épouse en secondes noces d’Innocent de MONTROND, la maison noble de la Bajonnière, paroisse de l'Ile-d'Olonne, et diverses métairies sur les paroisse de l'Ile-d'Olonne, Vairé, la Chapelle-Achard et Saint-Martin-de-Brem, pour 8 500 livres. Ces biens seront partagés entre ses neveux : la Bajonnière appartiendra successivement (ou par indivis ?) aux GOURDE, descendants de sa nièce Marie (voir plus loin), et aux RANFRAY, descendants de sa sœur Anne. Quant à la Chabossière, tous les BOURDIGALLE rochelais s’en revendiqueront.

5°) Anne de BOURDIGALLE qui épousa André ROUSSEAU, seigneur de la Belle, pair de La Rochelle, dont elle eut :

1a) Anne ROUSSEAU, qui épousa en 1584 à La Rochelle, Pierre RANFRAY, fils d’Abel RANFRAY, écuyer, et de Renée DREUX.

1b) Marie ROUSSEAU, qui épousa le 2 septembre 1584, Mathurin RANFRAY, frère du précédent.


4. René de BOURDIGALLE, sieur de la Bajonnière. En 1593, il était député à l'assemblée de Mantes. Selon Arcère, il était encore assesseur criminel au présidial de La Rochelle en 1605. C’est sans doute le même qui fut appelé le 15 juin 1607, par Michel GASTEAU, sénéchal de la baronnie de l’Ile-d’Olonne, à se présenter pour rendre hommage de la Bajonnière. (Arch. Vend. B. 516.) D’une alliance inconnue, il eut d’abord deux fils. Le 14 février 1574, il épousa en seconde union, au Temple Saint-Yon de La Rochelle, Françoise RACLET. L’acte ne dit pas si l’un et/ou l’autre étaient veufs ; il ne cite non plus ni parent ni témoin ; le mariage occupe le 5e rang sur les 7 que le pasteur célébra d’affilée ce dimanche-là.

1°) Louis de BOURDIGALLE, né du premier lit, vers 1550. Il épousa Marie BOUCAULT.

1a) Jacques de BOURDIGALLE, baptisé le 19 juillet 1572 en la Salle Gargoulleau de La Rochelle, présenté par noble homme Claude HUET et Jaquette BOUCAULT

1b) Jeanne de BOURDIGALLE, baptisée le 15 octobre 1575 au Temple Saint Yon de La Rochelle, présentée au baptême par René de BOURDIGALLE et Marie BOUDET (femme de Jean de BOURDIGALLE).

1c) Marguerite de BOURDIGALLE, baptisée le 22 septembre 1576 au Temple Saint Yon de La Rochelle, présentée par Jacques de BOURDIGALLE et Marguerite AFFANEUR. Elle épousa Jean RATUIT, écuyer, sieur des Barres (la Flotte-en-Ré), receveur des consignations, pair de La Rochelle, décédé le 2 octobre 1614 à La Rochelle, alias le 22 mai 1614 (Roglo).

2a) Jean RATUIT, écuyer, sieur des Barres, conseiller du Roi, son maître d'hôtel et mestre de camp en ses armées ; décédé avant 1639. Il avait épousé Louise D’ANGUECHIN. Sans postérité connue.

2b) Louis RATUIT, écuyer, comte de Souches (les Ouches, Ars-en-Ré), né le 16 août 1608, présenté au baptême le 21 au Temple Saint Yon de La Rochelle par Jean BRUNEAU, conseiller au siège présidial de cette ville, et Marie BUREAU, veuve de feu François MANIGAUT, vivant l’un des pairs de cette ville ; décédé le 6 août 1682 à Vienne (Autriche). Il entra en 1628 au service de Gustave-Adolphe de Suède, puis passa au service de l’empereur d’Autriche. Il fit une carrière qui força l’admiration de toute l’Europe. Comblé d’honneur, il fut créé baron par Ferdinand III, puis comte et grand-croix de l’Empire par Léopold Ier. Il avait épousé Anna Dorothea VON HOFKIRCHEN, fille de Wilhelm, baron VON HOFKIRCHEN, et de Anna Sabina VON AUERSPERG, qui décéda le 19 juillet 1663. D’où très nombreuse postérité jusqu’à nos jours, et notamment dans les plus grands familles princières et royales de toute l’Europe, et parmi cette descendance : Louis Joseph CARTIER, célèbre joaillier

2c) Catherine RATUIT, épouse de Elie SAVARY.

1d) Elisabeth de BOURDIGALLE, baptisée le 10 septembre 1577 au Temple Saint Yon de La Rochelle, présentée par François TALLEMANT (grand-père de TALLEMANT des RÉAUX, l’illustre auteur des Historiettes) et Marie BOUNIN. Un instant plut tôt, le pasteur baptisait Jeanne, fille de Sire Michel ESPRINCHART, sieur du Plomb, qui sera maire de La Rochelle l’année suivante, et de Sylvie TARQUAY.

1e) Jeanne de BOURDIGALLE, baptisée le 3 novembre 1579 au Temple Saint Yon de La Rochelle, présentée par Baptiste GUYET et Sylvie TARQUAY.

2°) Jean de BOURDIGALLE, écuyer, sieur de la Chabossière, assesseur criminel au présidial de La Rochelle, et pair de cette ville en 1588, puis en 1590-1591, 1599-1600 et en 1602, né vers 1555, mort d’apoplexie le 2 juillet 1605 à La Rochelle. En 1588, il assistait avec Louis GARGOUILLEAU, maire de La Rochelle, et l'échevin Mathurin RENAUD, à une assemblée politique protestante. En 1595, il fut l'un des signataires des « Actes de l’assemblée des églises reformées » à Saumur. Il avait vendu à Elie VARENNE, sieur de la Flauranchière, procureur fiscal de la baronnie de la Chaize-le-Vicomte, tous les droits qu’il détenait sur les biens de Hilaire PELLETIER, demeurant à Grande Olonne ; le 11 mai 1593, Elie VARENNE revendait ces droits à René PELLETIER, sieur de la Cherpantière, demeurant à Saint-Hilaire-de-Talmont. Il avait épousé Marie BOUDET.

1a) Gabriel de BOURDIGALLE, sieur de la Chabossière et des Marois, procureur du roi au présidial de La Rochelle, baptisé le 21 mars 1576 au Temple Saint Yon de La Rochelle, présenté par François BONGEAU et Marie BOUCAUD (femme de Louis de BOURDIGALLE) ; inscrit comme étudiant en philosophie à l’Université de Leyde à la rentrée de septembre 1593, déjà procureur du Roi en 1613. Ses fonctions l’amenèrent à faire face à des émeutes à La Rochelle en 1614. Selon un acte aux Archives départementales de la Seine-Maritime, il détenait quelques maisons à Rouen, paroisse Saint-Nicaise, vraisemblable héritage de son grand-oncle Jacques de BOURDIGALLE. Elles furent plus tard à Vincent BOUHIER, sieur de Beaumarchais, son cousin. Le 12 octobre 1627, Pierre RANFRAY, sieur de la Brunière, conseiller du roi et son élu en l'élection des Sables d'Olonne, petit-fils d’Anne de BOURDIGALLE, et Susanne MENANTEAU sa femme, demeurant à l'Ile-d'Olonne, payaient à Jean BRISSON, sieur de la Touche, conseiller et procureur du roi au siège présidial de La Rochelle, beau-frère de Gabriel, 2 700 livres représentant le fermage que Gabriel leur avait consenti le 10 février 1624 sur les terres et seigneuries de la Chabossière et des Maroix ; c’est entre ces dates, février 1624 et octobre 1627, que Gabriel de BOURDIGALLE mourut, sans qu’on sache en quelles circonstances, apparemment sans alliance ni postérité.

1b) Jeanne de BOURDIGALLE, baptisée le 23 septembre 1578 au Temple Saint Yon de La Rochelle, présentée par Jean NICOLAS, pair, et Anne BONNEAU. Elle épousa, par contrat du 27 juin 1602, puis, selon le rituel de l’église réformée, le 5 octobre 1602, à La Rochelle, Jean BRUNEAU, déjà veuf, décédé en 1616, seigneur de Rivedoux (Ile-de-Ré) et de Gravai, conseiller au Présidial de la Rochelle, capitaine général de l’Ile-de-Ré. Les enfants de ce couple se diront seigneurs de la Chabossière et de la Bourdigale. Cela laisse supposer que Jeanne aurait survécu à ses frères et sœurs et recueilli les fiefs familiaux. D’où postérité.

1c) Jean de BOURDIGALLE, baptisé le 1er septembre 1579 au Temple Saint Yon de La Rochelle, présenté par Jean RICHARD, sieur de Bramery, marchand en l’Ile-de-Ré, et Françoise GORRIBON.

1d) Magdeleine de BOURDIGALLE, baptisée le 10 novembre 1580 au Temple Saint Yon de La Rochelle, présentée par Urbain BOUHIER et Jeanne FAM(...) ; décédée avant 1636. Elle avait épousé, le 8 octobre 1609, à La Rochelle, Jean BRISSON, sieur de la Touche, conseiller et procureur du Roi, fils de Jean BRISSON, lui-même sieur de la Touche, procureur du Roi à La Rochelle, et de Marie LECLERC. D’où postérité BRISSON, DES MONTILS, COMPAING, etc.

1e) Elizabeth de BOURDIGALLE, baptisée le 15 décembre 1581 au Temple Saint Yon de La Rochelle, présentée par Me Francois LE BRETON, avocat au siège présidial de cette ville, et Damoiselle Marie PLATTET.

1f) Jacques de BOURDIGALLE, baptisé le 7 juillet 1583 au Temple Saint Yon de La Rochelle, présenté par Isaac GENET et Anne BARBIER. Sans doute mort au berceau ; dès l’été suivant, un petit frère recevra le même prénom.

1g) Jacques de BOURDIGALLE, sieur de la Chabossière et de Coudevache, pair en 1617-1618, puis de février 1620 à avril 1621, capitaine de la tour Saint-Nicolas en 1622-1623 ; baptisé le 3 août 1584 au Temple Saint Yon de La Rochelle, présenté par Me René BLANDIN, élu, et Perrette BAUDOUIN ; décédé le 3 octobre 1626 alors qu’il était pair de nouveau, et aussitôt remplacé par M. de MIRANDE.

1h) Renée de BOURDIGALLE, baptisée le 20 octobre 1586 au Temple Saint Yon de La Rochelle, présentée par Me Robert RACLET, avocat, et Jacquette QUETEAU.

1i) Louis de BOURDIGALLE, écuyer, sieur de Coudevache, procureur du Roi au présidial de La Rochelle, baptisé le 19 juillet 1590 au Temple Saint Yon de La Rochelle, présenté par sire Jacob BOUCHEREAU, l’un des pairs de cette ville, et Françoise BOUCHEREAU ; décédé le 27 octobre 1622 à La Rochelle, au cours d’une bataille où « feut tué plusieurs de nos gens, et entre autres des enfants de ville et des meilleures maisons ». (Diaire de Joseph Guillaudeau.)

1j) Marie de BOURDIGALLE, dame « du chasteau, port et havre de Coudevache », selon l’assignation lancée le 21 février 1663, par le procureur du roi au présidial de La Rochelle pour rendre hommage au roi de cette terre, apparemment alors très âgée. Née vers 1590, elle épousa, le 8 septembre 1610, Jean GOURDE, écuyer, seigneur de la Villehervé et des Ardillers, fils d’Emery GOURDE, seigneur de la Villehervé et de Langibaudière, et de Marie THOMAS. Leur fils, Emery GOURDE se dira un temps seigneur de la Bajonnière. Ensuite, cette terre passera aux RANFRAY, sans doute par suite d’un partage ou d’un échange entre cousins. Quant au fief de Coudevache, il passera aux héritiers BRISSON, d’abord à Magdeleine BRISSON, fille de Magdeleine de BOURDIGALLE, qui se dira dame de Coudevache, puis à ses enfants de MONTILS. D’où très nombreuse postérité.

3°) Jean de BOURDIGALLE, né du second lit, baptisé le 10 février 1576 au Temple Saint Yon de La Rochelle, présenté par Maître Robert RACLET et Marie BOUCAUT.



 


Personnes isolées


1. Denis de BOURDIGALLE, marchand  à l’Ile-d’Olonne. Le 6 février 1492 (n.s.), il achetait de Louis POITEVIN, écuyer, seigneur de la Florencière, pour 80 écus d’or, une rente annuelle de 7 écus d’or assignée sur tous les biens du vendeur. (Arch. de la Barre.) Denis fut le père de Jean, qui suit.


2. Jean de BOURDIGALLE, marchand. Agissant au nom de son père Denis, le 11 novembre 1505, il recevait, en contrepartie de la rente jamais versée et de ses arrérages sur douze ans, de Jeanne BUOR, veuve de Louis POITEVIN, de Jeanne ROBINEAU, veuve de Jean POITEVIN, fils des précédents, et de Pierre et Jacques POITEVIN, leurs autres fils, diverses terres et une rente de 20 sous. Le 1er mai 1509, il revendait cette rente et ses arrérages à Pierre POITEVIN, écuyer, seigneur de la Florencière.

On devine que Denis et Jean sont proches parents de la famille précédente. Mais il manque les actes qui permettraient leur intégration dans un ensemble cohérent.


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Jacques de BOURDIGALLE est avocat à Paris ; le 13 octobre 1598, il assiste comme parent de la mariée au contrat de mariage conclu entre Paul SCARRON et Gabrielle GOGUET, fille de Hilaire GOGUET et de Philippe OGIER. Hilaire GOGUET est lui-même le fils de Pierre GOGUET, sieur de Biossays, avocat, échevin de Fontenay-le-Comte, et d’Yzieulx TROUVÉ.


* * *


Jeanne de BOURDIGALLE épouse à Olonne-sur-Mer, le 24 juin 1613, dans un acte sans parents ni témoins cités, Jean ROUSSEAU, d’où postérité.


Florence de BOURDIGALLE, peut-être sœur de la précédente, est inhumée le 16 mai 1617 à Olonne-sur-Mer.


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Peut-on parler de la famille de BOURDIGALLE sans s’arrêter un instant sur un personnage illustre, le capitaine René de LAUDONNIERE, célèbre navigateur ?

De ce dernier, on sait encore peu de choses. Les pièces d’archives le concernant restent rares et datent des dernières années de sa vie. Le 16 mai 1572, il signait à La Rochelle un contrat pour le réarmement de son navire, la Comtesse de Testu ; il demeurait alors à Paris. En septembre de la même année, lui et sa femme, Geneviève MAILLARD, se faisaient donation mutuelle devant un notaire de Saint-Germain-en-Laye. On possède aussi un reçu signé de sa main, pour les gages de ses services auprès du Roi en 1573. Enfin, bien que protestant, il se décida sans doute à abjurer car, mourant à Saint-Germain-en-Laye, le 24 juillet 1574, il reçut le lendemain une sépulture catholique dont l’acte fut porté au registre de la paroisse.

Il doit sa célébrité au rapport qu’il fit sur ses voyages en Floride. Ce texte, apparemment mis par écrit dès son retour – il fourmille de détails que le cours de la vie fait d’ordinaire vite oublier – resta  longtemps confidentiel. Il fut finalement rendu public en 1586 sous le titre "Histoire notable de la Floride par le Capitaine l'Audonnière". L’auteur était mort douze ans plus tôt.

Désireux de fonder des colonies sur la côte est de l’Amérique, le roi Charles IX avait confié à l’Amiral Coligny le soin de  choisir des hommes aptes à remplir une mission d’exploration. L’Amiral se tourna vers son entourage protestant. Mise sous les ordres de Jean RIBAULT, une première expédition fit voile à travers l’océan en 1562 ; René de LAUDONNIERE s’y était joint. Deux ans plus tard, c’est lui qui prit la tête d’une seconde expédition ; il quitta Le Havre le 22 avril 1564 avec trois vaisseaux et fit voile vers les îles Canaries, puis vers les Antilles. Il aborda la Floride le 22 juin.

Bientôt, il fit bâtir un fort, noyau d’une colonie. Mais très vite des conflits apparurent parmi ses compagnons, puis des difficultés matérielles de toutes sortes. Enfin, au mois de septembre 1565, les Espagnols attaquèrent le fort et massacrèrent les assiégés. Peu survécurent. René de LAUDONNIERE fut du nombre ; parvenant à fuir à travers des marais, il regagna la côte avec une poignée d’hommes et réussit à rejoindre la France au prix de mille peines. Le royaume entrait alors dans les Guerres de Religion ; le projet de colonisation de l’Amérique avorta.


Les érudits lecteurs du XIXe siècle, en prenant connaissance de ce récit passionnant, voulurent cerner de plus près l’identité du personnage. Le texte lui-même restait discret. En écrivant à son commanditaire, l’auteur n’avait évidemment pas jugé bon de se présenter. Qui pouvait être ce René de LAUDONNIERE, gentilhomme poitevin ? Son nom ne semblait figurer dans aucun ouvrage, aucun armorial. On s’avisa pourtant qu’une branche cadette des GOULAINE, puissante famille noble des confins de la Bretagne et du Poitou, avait possédé un fief de ce nom, à Vieillevigne (Loire-Atlantique). A n’en pas douter, René de LAUDONNIERE était un GOULAINE de LAUDONNIERE. Les premiers surpris furent les GOULAINE eux-mêmes. Les importantes fonctions remplies par leurs membres au cours des siècles, les biens accumulés, les alliances flatteuses faisaient d’eux une famille illustre, à la généalogie établie depuis longtemps. Or, il faut bien l’avouer, point de navigateur dans ses rangs. Mais peut-on refuser un tel cadeau ? On chercha donc, et on finit par trouver une branche cadette, peu connue, mal décrite, protestante, à laquelle aurait pu appartenir René. Il manquait tout de même la preuve, le texte qui identifierait clairement René avec un GOULAINE de LAUDONNIERE. On cherche encore…, mais l’affaire était entendue. Vraiment ? Un peu par esprit de contradiction, un peu par esprit de clocher, les érudits vendéens rétorquèrent. Pourquoi cette Audonnière-ci ? Il en existe des douzaines en Poitou, dont une, sise près des Sables-d’Olonne, est un fief de BOURDIGALLE… qui sont des marins. A l’évidence, le vaillant capitaine est un BOURDIGALLE de LAUDONNIERE !

Mais, de ce côté-ci aussi, il manquait la preuve, le document incontestable qui mettrait tout le monde d’accord. Au cours des décennies, et jusqu’à récemment encore, les auteurs ont pris parti pour un camp ou pour l’autre, selon sa sensibilité. La querelle n’est donc pas éteinte.