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CHAIGNEAU

Le Boupère, Mouchamps, Ardelay, Vouvant, Montournais,

Montaigu, Nantes


Déposé le 29 avril 2017 par Christian Frappier  

Sources - Recherches : Registres paroissiaux et d’Etat Civil, relevés CGV, Roglo,

« Les Recherches Vendéennes » n° 11, 2004






1. Louis CHAIGNEAU, né vers 1680, décédé au Boupère le 22 janvier 1765, inhumé en présence de Louis CHAIGNEAU, sans doute son fils, et Louis DENFER ; il avait épousé Suzanne DUGAST, née vers 1679, décédée au Boupère le 24 mars 1760 ; dont au moins :

1°) Jeanne CHAIGNEAU, qui épousa au Boupère le 16 janvier 1764, Pierre DELOUCHE, de Ste-Gemme-la-Plaine, fils de François DELOUCHE et de Marie DENFER ; le mariage eut lieu après la main levée de l’opposition formulée par le père de l’épouse, et en présence notamment de Louis et Louis Henry CHAIGNEAU, frères de l’épouse, qui ont signé.

A noter qu’un mariage Jean CHAIGNEAU/Renée DELOUCHE a eu lieu au Simon le 18 octobre 1661.

2°) Louis CHAIGNEAU, né vers 1709, décédé au Boupère le 26 juin 1762 ; il y avait épousé le 21 juin 1754, Louise BLANCHARD, née au Boupère, mariage après avoir réconcilié à l’église ladite BLANCHARD.

3°) Jean Charles CHAIGNEAU, qui suit.


2. Jean Charles CHAIGNEAU, notaire et procureur de Mouchamps, puis d’Ardelay et des Epesses, né au Boupère vers 1725, décédé à St-Mars-la-Réorthe le 13 octobre 1803 ; il avait épousé à Mouchamps le 19 juin 1759, Anne Louise GRAIN, y née le 16 septembre 1738, décédée à Ardelay le 10 mars 1786, fille de François Jacques GRAIN, marchand, et de Louise BALLIAU ; mariage en présence notamment de Louis CHAIGNEAU, père de l’époux, Louis CHAIGNEAU, son oncle, Jeanne CHAIGNEAU, sa sœur, Louis FOREST, son cousin, autre Louis FOREST, son petit cousin, et du côté de l’épouse, Jacques GRAIN, son père, Jacques MORTIER, son oncle, Anne PAILLAU, sa tante, femme dudit MORTIER, Pierre SAILLON…

1°) Jean Jacques CHAIGNEAU, né à Mouchamps le 11 avril 1760, décédé à Ardelay le 29 mai 1782.

2°) Anne Charlotte CHAIGNEAU, née à Mouchamps le 22 novembre 1764 ; elle épousa à Vouvant le 28 avril 1795, Louis Magdeleine CREUZERON, officier municipal, né à Vouvant le 28 juin 1765, fils d’Alexis Claude CREUZERON, propriétaire, et de Scholastique Jeanne Agathe FOLLET ; il était le frère de Scholastique Suzanne CREUZERON, qui épousa Jean Louis CHAIGNEAU ; voir ci-dessous.

3°) Jeanne Charlotte CHAIGNEAU, née à Ardelay le 30 mars 1766.

4°) Jean Louis CHAIGNEAU, né à Ardelay le 25 mai 1767 ; propriétaire, avocat, commissaire national auprès du district de La Châtaigneraie ; il épousa Scholastique Suzanne CREUZERON, née à Vouvant le 1er janvier 1772, décédée à Fontenay-le-Comte le 4 février 1802, fille d’Alexis Claude CREUZERON, et de Scholastique Jeanne Agathe FOLLET, cette dernière, fille de Louis Auguste FOLLET, sieur de Croisette, et de Marie Thérèse de HILLERIN. Dont au moins :

1a) Emile Armand CHAIGNEAU, avocat, conseiller dEmile Armand CHAIGNEAUe Préfecture, député de Nantes, né à Vouvant le 29 juin 1795, décédé à Nantes le 22 décembre 1881 ; il avait épousé à Pouancé (49) en 1836, Aline Madeleine Anne PÉJU, née en 1818, décédée à Nantes le 17 janvier 1878, fille de Toussaint PÉJU et de Madeleine DUPRÉ.

Dévoué aux institutions monarchiques et populaires, il se montra fidèle à ses engagements, siégea dans l’opposition dynastique et dans la séance du 22 octobre 1831, il réclama des lois répressives contre les bandes de chouans qui cherchaient à soulever les départements de l’Ouest ; il demanda en même temps la suppression des pensions accordées aux anciens chouans de la Restauration. Réélu le 21 juin 1834 contre Châteaubriand, puis reconduit dans son mandat en 1837, 1839 et 1842, il fit partie, jusqu’au bout, de l’opposition de gauche. Il reçut la Légion d’honneur en 1849.

2a) Aline Armande CHAIGNEAU, née en 1837 ; elle épousa à Nantes le 15 juin 1856, Charles BESNARD de LA GIRAUDAIS, avocat, né à Nantes le 3 octobre 1836, fils de Charles BESNARD de LA GIRAUDAIS, avocat au barreau de Nantes, puis de Paris, conseiller général du Loroux-Bottereau, et d’Octavie BUREAU de LA GAUDINIÈRE. Dont, entre autres :

3a) Madeleine BESNARD de LA GIRAUDAIS, née vers 1863 ; elle épousa à Nantes le 22 juin 1884, Charles ROY, conseiller général de Loire-Atlantique, né à Avessac (44) le 19 août 1857, décédé en 1936, fils de Léon ROY et de Lucie Marie MASSION.

4a) Jacques Marie ROY, né à Avessac (44) le 19 août 1896, décédé à Angers le 18 juillet 1978 ; il avait épousé à Vertou le 2 juin 1921, Simone Marie Louise TERTRAIS, y née le 8 novembre 1897, décédée à Soulaire-et-Bourg (49) le 2 novembre 1972, fille d’Eugène TERTRAIS et de Marie Louise SAUTEREAU, ce dernier, petit-fils de Laurent TERTRAIS, conserveur, et d’Ursule Victoire BALLEREAU.

1b) Félix Victor Benjamin CHAIGNEAU, docteur en médecine, maire de Vouvant, né à Fontenay-le-Comte le 22 juin 1798 ; il épousa à Vouvant le 25 septembre 1838, Caroline Augustine de HARGUES, née à Antigny le 16 juin 1815, décédée à Vouvant le 1er août 1899, décédée à Vouvant le 30 juin 1869, fille de Louis Isaac de HARGUES et d’Aimée Agathe MESSAGER ; dont au moins :

2a) Caroline Aimée CHAIGNEAU, née à Vouvant le 10 juillet 1839, y décédée le 1er août 1899 ; elle avait épousé à Vouvant le 22 novembre 1859, François Marie Léon de VILLAINE, ingénieur civil, né à Montagny (Loire) le 9 décembre 1827, fils d’Etienne de VILLAINE, notaire, et de Jeanne Françoise MERLE du BOURG.

3a) Marie Marthe Francisque de VILLAINE, née à Vouvant le 12 avril 1864, décédée le 12 avril 1904 ; elle épousa le 7 juillet 1885, Charles Adolphe Marie LAËNNEC, agent de change, notaire, né à Nantes le 15 novembre 1852, y décédé le 23 juillet 1929, fils de Charles Christophe LAËNNEC, avocat au barreau de Nantes, président de la Caisse d’Epargne de Nantes, ce dernier, « neveu à la mode de Bretagne » de Théophile René Marie Hyacinthe LAËNNEC, inventeur du stétoscope, médecin de la duchesse de Berry, professeur au Collège de France et à la Faculté de Médecine de Paris », et d’Anne Eudoxie BRIDON.

5°) Rose Jeanne CHAIGNEAU, née à Ardelay le 19 juin 1768.

6°) Pierre CHAIGNEAU, né à Ardelay le 3 juin 1769, y décédé le 31 octobre 1770.

7°) Jacques CHAIGNEAU, qui suit.

8°) Thérèse Suzanne CHAIGNEAU, née à Ardelay le 11 juin 1779.


3. Jacques CHAIGNEAU, notaire, maire de Vouvant, né à Ardelay le 9 novembre 1772 ; il épousa à Fontenay-le-Comte le 17 février 1802, Louise Marie COCHON-CHAMBONNEAU, y née le 4 juin 1775, fille d’Ambroise COCHON, imprimeur, et de Thérèse BAILLY.

1°) Elise Rosalie CHAIGNEAU, née à Vouvant le 13 janvier 1803.

2°) Auguste François Jacques CHAIGNEAU, qui suit.

3°) Louis Firmin CHAIGNEAU, né à Vouvant le 16 novembre 1806.

4°) Louis Gabriel CHAIGNEAU, docteur en médecine, né à Vouvant le 28 décembre 1807 ; il épousa à Bournezeau le 27 octobre 1834, Marie Victoire Anastasie MORINEAU, propriétaire, née à Bournezeau le 22 décembre 1811, fille de Mathurin MORINEAU – petit-fils de Mathurin GIRARDEAU et Françoise GALIPAUD - et de Marie Magdeleine RABAUD. Mariage en présence d’Auguste CHAIGNEAU, notaire, frère de l’époux, Félix CHAIGNEAU, médecin, son cousin germain, Jean Joseph BULTEAU, frère utérin de l’épouse.

5°) Eugène Hilaire CHAIGNEAU, né à Vouvant le 6 juin 1809, y décédé le 25 février 1810.

6°) Emile Jacques CHAIGNEAU, né à Vouvant le 4 juillet 1810.


4. Auguste François Jacques CHAIGNEAU, notaire, né à Vouvant le 2 janvier 1804, décédé à Montournais le 3 septembre 1855 ; il avait épousé à Réaumur le 2 avril 1831, Emilie Florentine AUDÉ, y née le 22 avril 1809, fille de Pierre Joseph AUDÉ, notaire, maire de Réaumur, et de Marie Jeanne Emilie LANDAIS, dont :

1°) Onésime Jacques Joseph CHAIGNEAU, qui suit.

2°) Louise Florence Augustine CHAIGNEAU, née à Vouvant le 7 janvier 1836 ; elle épousa à St-Hilaire-des-Loges le 14 août 1859, Gustave Victor de SÉRIÈRE, percepteur à St-Hilaire-des-Loges, né à Laval le 4 octobre 1828, fils d’Auguste de SÉRIÈRE, propriétaire, et de Prudence Félicité LÉVEILLÉ.

3°) Léonie Elise Marie CHAIGNEAU, née à Vouvant le 11 décembre 1836.

4°) Caroline Annie CHAIGNEAU, née à Vouvant le 10 juillet 1839.

5°) Louis Armand Félix CHAIGNEAU, né à Vouvant le 12 septembre 1840.

6°) Angélique Virginie Eulalie CHAIGNEAU, née à Vouvant le 14 mai 1841.


5. Onésime Jacques Joseph CHAIGNEAU, né à Vouvant le 29 janvier 1832, décédé à Montournais le 17 janvier 1905 ; il y avait épousé le 15 février 1858, Elise Aimée MARTIN, née à Montournais le 27 janvier 1835, y décédée le 15 août 1899, fille de Jean Pierre MARTIN et d’Eloïse Placide JEANNEAU de LOGERIE.

1°) Marie Emilie CHAIGNEAU, née à Montournais le 15 avril 1861 ; elle y épousa le 26 novembre 1879, Georges Henri CLEMENCEAU de LA LOCQUERIE, licencié en droit, docteur en médecine, né à Niort le 29 avril 1850, décédé à Fontenay-le-Comte le 28 septembre 1901, fils d’Armand Frédéric CLEMENCEAU de LA LOCQUERIE, notaire à Niort, et de Stéphanie Félicie ANGIBAUD, cette dernière, petite-fille de Louis François ANGIBAUD et de Marie Anne Charlotte Aimée Rose GAULY.

2°) Jules Auguste Louis CHAIGNEAU, qui suit.

3°) Lucie Alice Elisa CHAIGNEAU, née à Montournais le 26 février 1869, y décédée le 30 juin 1871.


6. Jules Auguste Louis CHAIGNEAU, docteur en médecine, né à Montournais le 5 mai 1862 ; il épousa à Montaigu le 1er juin 1892, Berthe Hyacinthe Elisa THIÉRIOT, y née le 2 août 1873, fille de Jacques Aimé THIÉRIOT et de Marie Berthe Joséphine AUDÉ ; mariage en présence de Georges Henri CLEMENCEAU de LA LOCQUERIE, beau-frère de l’époux, demeurant à Fontenay-le-Comte, Albert de SÉRIÈRE, propriétaire, son cousin, Georges BAGE, avocat à Ste-Gemme-le-Talud, oncle par alliance de l’épouse, et Alfred Gaston AUDÉ, notaire à La Roche-sur-Yon, son cousin.

1°) Yves Aimé Joseph CHAIGNEAU, qui suit.

2°) Pierre Georges Jules CHAIGNEAU, né à Montaigu le 20 mars 1898, médecin à Nantes, décédé à St-Nazaire le 23 avril 1985 ; il avait épousé Winefried MAYKE, d’origine anglaise, dont il eut :

1a) Jean CHAIGNEAU


7. Yves Aimé Joseph CHAIGNEAU, médecin coloniale, né à Montaigu le 20 mars 1894, décédé à Nice le 5 août 1972 ; il avait épousé d’abord Jacqueline MOTSCH, décédée de la fièvre jaune à Alger en 1927 ; puis à Lorient le 22 juin 1928, Yvonne Marie Georgette MAUBLANC.


Jacques Chaigneau8. Jacques CHAIGNEAU, né à Cap-Saint-Jacques (Viet-Nam) le 18 février 1923. Sa vie est assez peu connue, c’est la raison pour laquelle, j’ai choisi de reproduire (en partie) ci-dessous l’article que lui a consacré André COUTAND dans « Montaigu traversé par la Résistance » paru dans « Les Recherches Vendéennes » n° 11, 2004.

« C’est le hasard des affectations de son père, médecin colonial, qui fait naître Jacques CHAIGNEAU au Cap-St-Jacques en Cochinchine. Sa profession l’entraîne à Tunis, Lorient, Dakar… En 1927, sa mère décède de la fièvre jaune à Alger. Il a alors 4 ans et est confié, quelques années plus tard, à la famille DELAHET, à laquelle il est apparenté.

C’est ainsi que Jacques CHAIGNEAU passe une partie de son enfance à Montaigu ; il fréquente l’école Duchaffault en compagnie de Michel FAVREAU, le fils du cirier, et de Jean GRELIER, le fils du médecin. Tous trois se retrouvent en 1934 au collège Richelieu de La Roche-sur-Yon. Tandis que ses deux camarades se dirigent vers le séminaire, lui continue en 1937 ses études à St-Louis de St-Nazaire, puis rejoint son père qui s’est fixé un temps à Nice. Il passe ses vacances scolaires à la Caillauderie de Montaigu, et à la Basse Martinière des Herbiers, chez son oncle Pierre CHAIGNEAU, médecin à Nantes, et qui a un fils de son âge.

En 1939, il est à Tunis avec son père. Il a alors 16 ans, mais il délaisse l’école pour apprendre à piloter un avion. Tout cela excède son père qui le place dans une école professionnelle où il obtient un diplôme de mécanique. Début 1940, il revient en France et entre à l’Ecole des mécaniciens de l’air de Rochefort. Avec la défaite, l’école ferme ses portes et Jacques CHAIGNEAU retourne à Tunis où il prépare le bac.

Au printemps 1942, alors que son père est nommé à Dakar, Jacques est à Alger où il a un grave accident lors d’une randonnée en montagne avec sa troupe de scouts : il fait une chute qui le laisse deux jours dans le coma, ce qui lui donne ensuite un léger handicap du bras gauche, et lui barre l’accès de devenir aviateur. Il prépare cependant Sup-Aéro.

Le 12 novembre 1942, les Anglo-Américains débarquent à Alger et Jacques CHAIGNEAU entre comme aspirant dans les services de renseignements. Il est bientôt envoyé en mission en Tunisie, occupée par les Allemands. En 1943, le colonel PAILLOLE, chef du service des renseignements, décide mettre sur pied une opération de renseignements dans la région de Nantes-St-Nazaire, avec missions de surveiller les ports et d’identifier les organisations et formations ennemies. L’équipe envoyée sur place, « Immobilière Jeune » est composée du Lieutenant de vaisseau Jean LAVALLÉE, originaire de St-Nazaire, et de Jacques CHAIGNEAU comme adjoint.

Le 17 juillet 1743, ils sont conduits en Angleterre via Gibraltar pour suivre un entraînement de parachutisme et un complément de formation technique. Le 15 août, Jean LAVALLÉE, (alias Victor Delattre) et Jacques CHAIGNEAU (alias Jean Fabre) prennent l’avion pour être parachutés dans les environs de Montaigu mais ils y renoncent en raison du brouillard, et retournent en Angleterre. Le lendemain, ils sont largués près de la Basse Martinière des Herbiers. Jacques CHAIGNEAU atterrit sur un arbre. Après avoir rassembler leur matériel, ils se présentent à 5h du matin chez l’oncle Pierre CHAIGNEAU. Jean LAVALLÉE part poursuivre sa mission et Jean CHAIGNEAU s’installe chez les DELAHET à la Caillauderie de Montaigu. La maison est organisée pour prévenir un coup dur : cachettes pour le matériel, surveillance des alentours pendant les émissions radios, visite de la chambre de Jacques pour faire disparaître les choses compromettantes qu’il laisse trop souvent traîner… Il établit des contacts mettant à contribution ses amis Jean GRELIER  et Michel FAVREAU, et aussi le Supérieur des Passionnistes du couvent de Meslay. Un des postes émetteurs est installé chez M. BÉDÉCARAXBURY, retraité de la Marine habitant aux Olivettes. La panne de l’un de ses postes l’amène à entrer en relation avec Raymond PARPAILLON afin que celui-ci le remettre en état. Ce fut le début d’une importante collaboration pour la recherche de lieux propices aux parachutages ou utilisables comme terrain d’atterrissage.

La surveillance allemande est cependant de plus en plus présente et les arrestations et exécutions de membres du réseau se multiplient. Lors d’un déplacement dans la région parisienne en novembre 1943, Jacques CHAIGNEAU n’échappe au contrôle d’un barrage de police  que grâce à la présence à ses côtés de sa tante Monique DELAHET dans un état de grossesse avancée. Le 16 novembre, à Nantes, Jacques CHAIGNEAU apprend sa nomination au grade de sous-lieutenant et l’ordre de se faire rapatrier. Il rejoint Montaigu où il fait ses adieux et passe ses consignes à ses compagnons Michel FAVREAU et Raymond PARPAILLON. Le 17, il est rejoint à Nantes par son cousin Jean CHAIGNEAU et par son agent de liaison, le lieutenant ANDRÉ. Il apprend que Jean LAVALLÉE vient d’être arrêté. Le 19 ou le 20 décembre, il se rend à Paris, y retrouve à la station de métro Porte Dauphine le lieutenant ANDRÉ avec qui il avait rendez-vous. Ils prennent ensemble l’avenue Foch, mais à la hauteur de l’immeuble occupé par la Gestapo, le lieutenant ANDRÉ lui passe brusquement une paire de menotte aux poignets et le pousse dans l’entrée : « Chaigneau, croyez que je regrette, mais je suis officier allemand ».

Les circonstances de l’arrestation de Jacques CHAIGNEAU le 19 ou 20 décembre 1943 et ce qui lui est arrivé ensuite sont connus grâce à des manuscrits qu’il a laissés et qui seront rapportés à Monique DELAHET en 1945, par des Compagnons de Buchenwald ayant survécu à la captivité.

Deux ou trois jours plus tard, le « lieutenant André » est de retour à Montaigu. Il est porteur d’une lettre de Jacques à sa tante Winifred CHAIGNEAU la priant de lui remettre son code qu’il a oublié. « André » donne des nouvelles de Jacques qui va bien et doit déjà être parti. Il voit ensuite Raymond PARPAILLON qu’il connaît… et qui sera arrêté le 15 février. Grâce à la grille récupérée chez le Lieutenant LAVALLÉE, « André » peut entrer en contact avec Londres… Les Allemands contrôlent désormais le réseau et procèdent à de nombreuses arrestations jusqu’en avril 1944, date à laquelle les services français apprendront l’arrestation de Jean LAVALLÉE.

Après plusieurs interrogatoires accompagnés de torture, Jacques CHAIGNEAU est transféré le 15 mai 1944 à la prison de Fresnes. Le 10 août, avec 36 autres officiers des Services de Renseignements français ou anglais (sur ces 37 hommes, 3 seulement reviendront), il est emmené en camion vers l’Allemagne, et arrive à Buchenwald le 17. Ils sont mis au Block 17, à l’écart du camp principal. Ils y retrouvent le chef du groupe SSR.TR, le capitaine VELLAUD, ainsi que le lieutenant LAVALLÉE. Parmi leurs autres compagnons : le docteur René MORAT, de Saint-Fulgent, neveu du docteur Emile MORAT, maire de Montaigu de 1941 à 1945, le prêtre lorrain Georges STENGER, un groupe de 177 aviateurs alliés qui y sont amenés quelques jours plus tard.

A son tour, Jacques CHAIGNEAU fera partie d’un de ces contingents à exécuter, un groupe de douze hommes, tous membres des Services de renseignements, convoqués le 4 octobre pour le lendemain. Après s’être préparés à la mort avec l’abbé STENGER, ils sont fusillés dans l’après-midi du 5 octobre 1944.